Histoire de la rivière

Extrait du site internet du ministère de la Culture et Communications du Québec.
La rivière des Outaouais est un lieu historique. Cette désignation vise la portion de la rivière des Outaouais qui est située dans les limites territoriales du Québec, en excluant les îles, les affluents de la rivière et son bassin hydrographique.

Ce lieu historique est désigné pour les motifs suivants:

La rivière des Outaouais est la plus longue rivière du Québec. Elle a été formée par le mouvement des glaciers et le retrait de la mer de Champlain. Le lit actuel de la rivière a été façonné il y a environ 8 000 ans.

L’occupation humaine du bassin hydrographique de la rivière des Outaouais remonte à plus de 6 000 ans. Au moment de la période dite de contact, plusieurs groupes amérindiens utilisent la rivière pour se déplacer.

En 1610, l’explorateur Étienne Brûlé est probablement le premier Européen à naviguer sur cette rivière. En 1654, les Outaouais descendent la rivière pour transporter une cargaison de fourrures à Montréal. Le nom de ce groupe amérindien est alors donné au cours d’eau.

La rivière des Outaouais devient pour les deux siècles suivants la route principale du commerce des pelleteries. Des forts et des postes de traite sont conséquemment érigés tout au long de son parcours. Les explorateurs, comme Pierre-Esprit Radisson, Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye ou encore Alexander Mackenzie, l’utilisent aussi pour pénétrer à l’intérieur du continent. Plus tard, des canaux, des réservoirs et d’autres ouvrages sont aménagés pour faciliter la navigation.

Au début du XIXe siècle, les premiers établissements permanents apparaissent le long de la rivière des Outaouais, avec l’installation de Philemon Wright et de ses associés dans le canton de Hull, en 1800, et l’acquisition de la seigneurie de La Petite-Nation par Joseph Papineau, en 1803. Les rives de l’Outaouais sont occupées par étapes et par des populations aux origines diverses.

Au XIXe siècle, le commerce des pelleteries s’affaiblit au profit du commerce du bois, moteur de l’économie du Bas-Canada. La rivière des Outaouais sert alors au transport des billes et des radeaux de bois équarri qui sont expédiés vers les ports du fleuve Saint-Laurent, pour être ensuite acheminés en Grande-Bretagne, puis aux États-Unis. Progressivement, les billes qui transitent sur la rivière sont surtout employées dans les manufactures et dans les scieries qui voient le jour aux abords du cours d’eau.

Au cours du XXe siècle, l’urbanisation de certains territoires entraîne de nouveaux usages pour la rivière des Outaouais. Des centrales hydroélectriques sont aménagées le long du cours d’eau, qui est harnaché une première fois en 1907. La rivière fournit aussi certaines localités en eau potable.

La rivière des Outaouais est ainsi à l’origine du peuplement et du développement économique de la région du Québec qui porte son nom. Elle occupe une place déterminante dans l’histoire du Québec et continue de jouer un rôle important dans plusieurs sphères d’activité, notamment le transport et le tourisme.